Le parcours de Gilles Villeneuve en Formule Ford

Après avoir complété sa première saison en motoneige en 1972, Gilles Villeneuve est désireux de débuter sa carrière en sport automobile, et ce dès la saison 1973.

À la recherche d’une monoplace pour compétitionner en Formule Ford, Gilles décida de se procurer le véhicule de Jean Pierre St-Jacques, un coureur automobile qui prendra sa retraite à la fin de la saison 1972.

L’histoire du véhicule de Jean-Pierre St-Jacques est particulière. N’ayant pas les moyens financiers pour se procurer une véritable Formule Ford, il décida donc de créer son propre véhicule en se basant sur la Formule Ford Cardwell. St-Jacques intitula ce véhicule Magnum produit uniquement en 5 exemplaires.

La motorisation de ce véhicule peu sembler modeste, car la monoplace est alimentée par un moteur Ford Kent de 1,6 litre développant 110 chevaux vapeur. Cependant, ce véhicule en forme de cigare dotant peu d’appui aérodynamique et très léger demandait tout de même un pilote d’exception à bord, pour extraire les performances maximales du véhicule.

Nous remercions Lucie St-Jacques pour cette magnifique photo de Gilles Villeneuve en Formule Ford
Nous remercions Lucie St-Jacques pour cette magnifique photo de Gilles Villeneuve en Formule Ford

Dès sa première année, à l’âge de 23 ans Gilles Villeneuve décrocha le titre du championnat du Québec de Formule Ford en remportant 7 des 10 épreuves de la saison et le titre de recrue de l’année. Son style de pilotage très agressif tiré de son expérience en motoneige lui permet de pousser le véhicule à la limite du point de décrochage (souvent en survirage dans les courbes). Pour Gilles chaque tour est une course, il se doit donc d’afficher le meilleur temps au tour à chacun de ceux-ci, même si parfois cette décision pourrait compromettre ses chances de victoires.  

La Magnum n’était pas le véhicule le plus performant de la catégorie, mais une chose est certaine le véhicule est très solide, le jeune Bertherlais a malmené ce véhicule à de nombreuses occasions (sortie de piste, freinage bloquant les roues avant, attaquait les vibreurs sans levée le pied, etc.)

Ses performances en Formule Ford paveront le chemin du Berthelais vers la Formule Atlantique qui était à l’époque la ligue la plus relevée à l’échelle nationale.

Actuellement, le musée possède dans sa collection la Magnum MK1. Ce véhicule est doté de sa livrée orange brûlé abordant le numéro 22. Ce véhicule est prêté au musée par la famille St-Jacques.

Malgré le fait que l’histoire des Magnum créés par l’illustre Jean-Pierre St-Jacques date depuis près de 50 ans, le nom a refait surface dans le domaine du sport automobile québécois, il y a quelques années. Son fils Bruno St-Jacques (ancien pilote de Formule Atlantique) décida de s’inspirer du parcours de son père et de créer la Magnum MK5. La nouvelle MK5 est un véhicule oeuvrant dans la classe des voitures de piste (véhicule compétitionnant les Ariel Atom, Caterham Super Seven, Bac Mono, etc.). Le véhicule ne pèse que 545 kg grâce à sa composition majoritairement en fibre de carbone et est doté d’un moteur 4 cylindres de 1,3 litre développant 250 chevaux vapeur (provenant d’une moto Suzuki Hayabusa) permettant une accélération 0 à 100 km/h à 3,2 secondes et une vitesse maximale de 240 km/h. Après une production limitée à 20 exemplaires pour la MK5, serait-il possible de voir le développement de la MK6 ? Après tout, le marché des voitures de piste est en plein essor.  

Photo de la Magnum MK5, un véhicule déjanté bâti en sol québécois. (La photo provient du site internet de l'entreprise Magnum)

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